Athé souhaits

Une colline qui porte en elle l'espoir vain d'être un jour une montagne mais que le soleil écrase inlassablement. Un chemin torturé par l'arthrose des pentes insensées. Une végétation qui n'a même plus assez d'eau que pour pleurer sous les assauts de la sècheresse. Et puis ce vent . ces bourrasques qui ne murmurent plus au creux des vallées mais qui grondes sur ces sommets inaccessibles . ce vent que rien ne semble pouvoir arrêter si ce n'est . une petite chapelle blanche.

J'ai toujours été attiré par ces chapelles, toutes menues, très modestes, que l'on retrouve dans les endroits les plus déserts de certains pays. Je me souviens notamment de ces petites tâches blanches dans les collines crétoises . ou même sur les sommets dénudés de la région du Douro, au Portugal. Des endroits impossibles, loin de tout, où des gens avaient eu l'étrange et courageuse idée de construire cette petite maison de Dieu. Ces petites chapelles sans prétention m'ont toujours plus ému que les grands édifices religieux que sont les basiliques ou les cathédrales. Bien sûr, en entrant dans ces dernières, je suis pris d'une réelle émotion, presque d'un vertige. Mais ça n'a rien à voir avec le trouble intime que me procure une simple chapelle perdue au milieu de nulle part.

Les grandes cathédrales et autres basiliques me bouleversent avant tout par leur gigantisme, par leur richesse artistique (l'architecture démesurée, les peintures, les statues, .), par la folie humaine qu'elles portent en elles car, oui, il faut bel et bien être fou que pour entreprendre la construction de tels édifices.

Les chapelles que j'ai vues dans les endroits improbables, quant à elles, m'ont touché par leur intimité, par leur simplicité, . et puis aussi par l'idée que des hommes, une poignée, pas plus, ont eu l'idée de construire là. Ils ont mis du cour à leur ouvrage, bien plus que de la sueur. C'est avant tout l'ouvre de leur foi et non celle de leur ingéniosité et de leur goût du défi. Finalement, c'est comme ça que la foi me touche. Quand elle est personnelle et spontanée. Elle ne se pare alors d'aucune raison, d'aucune retenue et ne devient que l'expression d'un besoin.

L'homme qui prie au pied de son lit m'émeut plus que les foules dominicales qui récitent sans y penser des mots écrits par d'autres. Les rites et la foule ont ça de nuisibles qu'ils enlèvent du sens aux choses. Qui ressent encore les prières qu'il récite à l'église ? Par exemple, si on prend le Notre Père, qui pense vraiment la phrase "pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensé" ? Qui se dit sincèrement qu'il est digne de pardon et qu'il est lui-même capable d'excuser celui qui lui a fait mal ?

Ma chapelle à moi . elle est partout dés lors que je ferme les yeux. Ma prière ? Elle ne s'adresse pas vraiment à Dieu mais juste à moi-même. Elle ne demande pas pardon et ne promet pas des choses dont je ne me sens pas capable. Elle dit juste que je m'engage à toujours tout faire pour que les gens que j'aime soient heureux. Ca ne va pas changer le monde . sauf si chacun en fait autant :-) Oui, ma prière à moi est sans doute plus modeste que celles des grandes religions mais la mienne, au moins, elle est sincère et je m'y tiens.

Amen

L'Oursin Vert

Comments

[syrielle]

Cette prière là c'est celle que j'aime le plus...
Celle du coeur...

[dany]

Joli!
Les sourires j'essaie de les faire et souvent ça marche, les gens deviennent plus sympa (dans les bus, les queues aux caisses...)